Les échos de Saint Vaast

Les visages tirés et les jambes lourdes, très lourdes, en disaient long sur l'état de forme des coureurs à l'arrivée. Même les meilleurs mettront plusieurs minutes à retrouver quelques couleurs ! Le semi des Vikings a été une nouvelle fois une épreuve de force pour des coureurs qui ont dû composer avec le vent et la chaleur sur un circuit réputé difficile. Ce qui fait aussi le charme de cette épreuve qui attire toujours autant de coureurs.

Les chiffres : 470 engagés sur le semi, 110 sur la course de l'Huître. Des chiffres relativement constants qui placent cette épreuve dans la bonne catégorie des courses manchoises. Sans excès de pub mais sur la base d'une bonne réputation tout simplement.

Le niveau : le semi des Vikings reste avant tout une épreuve pour les amateurs de jogging et n'attire que très peu d'athlètes de bon niveau. Les primes à l'arrivée sont trop faibles au goût des champions, cela ne dérange pas des organisateurs qui misent avant tout sur l'aspect convivial de leur manifestation. Pas de coureurs africains, pas de vedettes cette année.

Chronos moyens : 1h15 pour Abdel Mehir, c'est assez loin de son niveau habituel. Les conditions y sont pour beaucoup, l'absence de concurrence aussi. Le Caennais de 42 ans empoche ici sa 4e victoire à Saint Vaast, record de victoires à la clé.

Sueurs froides : en pleine canicule, c'est un comble ! Les organisateurs ont dû composer avec quelques infortunes : la voiture transportant les sacs des coureurs dans le fossé, l'incident fut vite réparé... Le plus embêtant était à suivre avec un ordinateur récalcitrant qui a empêché la saisie des résultats. D'habitude exemplaire sur ce plan, le Semi a tardé à produire des classements, des dossards de piètre qualité ajoutant à la complexité de l'opération.

Concurrence : Saint Vaast la Hougue, une commune animée ! Installer une ligne d'arrivée sur le port à l'heure de l'arrivée des bateaux et en plein marché hebdomadaire relève de l'exploit malgré les différentes interdictions de stationnement. Les organisateurs s'en sont tirés avec les honneurs.

Concurrence Bis : La Barjo une semaine plus tôt a certainement privé le semi d'un lot non négligeable de coureurs locaux qui ont préféré goûter à la nouveauté. Certains ont pourtant doublé, bouclant 87 km le dimanche et un semi le samedi : vous avez dit raisonnable ?...

Enchantés : un couple d'Avignonais est venu goûter au charme de la Normandie. « Nous sommes enchantés, les paysages sont très beaux. » 2e place en sus pour la dame en catégorie Senior femme, Monsieur jouant également les premiers rôles chez les hommes. Des touristes qui se sont montrés intéressés par la prochaine course du Run bien sûr.

L'Huître qui monte : il avait belle allure le peloton de 110 coureurs au départ de Réville pour 6 petits kilomètres. Une distance idéale pour le Tourlavillais Noël Giard, ancien vainqueur des Foulées de la Presse. « Un fidèle du club qui est admirable sur le plan du comportement, de la gentillesse » se plaisait à rappeler J.P. Minerbe, président de l'AST et heureux de la victoire de l'un des siens.

Elle rayonne : plus rien n'arrête Anne Durand cette année. Ayant décidé de prendre les courses comme elles viennent, misant tout sur le marathon, sa nouvelle distance fétiche, Anne entretient une condition exemplaire. Et gagne pour la 1ere fois à Saint Vaast. Petite étape de préparation avant le marathon du Quebec cet été.

Voie verte mais dure : pour la deuxième année, les coureurs empruntaient la voie verte dans le final de l'épreuve. Histoire d'éviter la longue ligne droite derrière la digue. Les coureurs n'ont semble-t-il pas gagné au change. « C'est difficile pour les appuis » confiait Eric Porée à l'arrivée. « De toute façon, les derniers kilomètres sont toujours difficiles sur un semi » tempère Anne Durand.